Le plan bleu a été déclenché le 6 mars 2020 dans les Ehpad et les établissements médico-sociaux pour faire face à l'épidémie de coronavirus et se poursuit encore. Son but est de protéger les plus fragiles que sont notamment les personnes âgées. Pourquoi les mesures sanitaires continuent-elles au delà de la période de confinement ? Quelles conséquences ?

Le Plan Bleu, c'est quoi ?coronavirus plan bleu

Le plan bleu est un outil d'organisation interne aux établissements médico-sociaux (EMS) comme les Ehpad (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) ou les établissements pour personnes handicapées. Il détaille les modalités d'organisation à mettre en œuvre en cas de crise sanitaire ou climatique. Le plan bleu permet notamment la mise en œuvre rapide et cohérente de leurs moyens matériels et humains pour faire face efficacement à une situation exceptionnelle comme l'épidémie de coronavirus.

 

Origine : Quand a-t-il été créé ?
 
Le plan bleu est déclenché dès la survenue de tout événement sanitaire ou environnemental susceptible de constituer une menace pour la santé publique, comme une pathologie inhabituelle à potentiel épidémique. Le plan bleu a été déclenché en France le 6 mars 2020 en raison de la prolifération du coronavirus. A partir du 11 mars 2020, les visites aux personnes âgées dans les Ehpad ont été interdites pour les protéger d'une infection au virus : 7000 Ehpad sont concernés par les mesures, pour une population de 700 000 personnes âgées. Par la suite, au 28 mars, le ministre de la santé Olivier Véran demande l'isolement en chambre individuelle des personnes âgées dans les Ehpad où le virus est présent. Puis au 19 avril, le ministre de la Santé autorise de nouveau les visites dans ces établissements sous certaines conditions : "Ce sera à la demande du résident, pas plus de deux personnes de la famille, pas tout le monde en même temps (...) et avec l'impossibilité maintenue d'aller toucher la personne, il y aura un contact visuel, on peut passer beaucoup de choses avec le regard." Les responsables techniques des établissements aménagent alors des espaces d'accueil pour les familles. En attendant, les visites ont lieu à travers une porte-fenêtre où les résidents resteront à l'intérieur, et les visiteurs à l'extérieur, et ce, durant seulement 30 minutes. Au déconfinement de la population française, en phase 2 du déconfinement et à partir du 5 juin, les conditions de visite dans les Ehpad vont être assouplies. Les directeurs d'établissements accueillant des personnes âgées vont pouvoir mettre en place "une reprise des visites des proches" lorsque "la situation sanitaire le permet", a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué de presse publié le 1er juin. Seront ainsi autorisées : les visites de plus de deux personnes à la fois, lorsque la visite n'est pas faite en chambre ; les visites en chambre de deux personnes à la fois maximum, lorsque les conditions de sécurité le permettent, et les visites de mineurs, à la condition que ces derniers puissent porter un masque. Le Conseil Scientifique s'était prononcé le 20 avril en faveur d'un confinement aménagé en respectant de façon stricte les mesures barrières pour réduire au maximum le risque d'intrusion du virus dans les établissements encore sains et en autorisant "un volant minimal de visites de nature à réduire la souffrance des résidents, et d'éviter des phénomènes de "glissements" très délétères voire mortels, au moins dans les régions où cela est possible". 
 
 

Le plan bleu implique :

  • La désignation d'un référent, directeur ou médecin coordonnateur, responsable en situation de crise dans l'établissement.
  • La mise en place d'une convention avec un établissement de santé proche définissant les modalités de coopération, et notamment les modalités d'un échange sur les bonnes pratiques susceptibles de prévenir les hospitalisations ainsi que les règles de transferts en milieu hospitalier lorsqu'ils s'avèrent indispensables. Un établissement médico-social peut être amené à prendre en charge des patients issus d'un centre hospitalier voisin ayant déclenché son plan blanc.
  • Les recommandations de bonnes pratiques préventives à destination des personnels (en cas de canicule, de risques infectieux par exemple).
  • Un protocole sur les modalités d'organisation de l'établissement en cas de déclenchement du plan d'alerte et d'urgence.
  • Différents échelons : national, zonal, départemental.
  • Le confinement des résidents, usagers et personnels, si nécessaire. Les risques de contagions des personnes âgées au coronavirus étant maximum, les mesures les plus strictes sont mises en place. Après l'interdiction des visites, les établissements renforcent tour à tour leurs mesures avec des sas de décontamination à l'entrée des chambres, le maintien des portes de chambres fermées, la mise à disposition de masques, de gants, de solutions hydroalcooliques. 
  • L'évacuation des résidents, usagers et personnels, si nécessaire.
  • Le rappel du personnel accompagnant et soignant, si nécessaire. Notamment : prévoir et organiser le remplacement rapide des personnels soignants touchés par l'épidémie.
  • En cas de canicule : la mise en place d'un local ou pièce équipés d'un système fixe de rafraîchissement de l'air ou de disposer d'un local ou d'une pièce rafraîchis.
  • En cas de canicule : 4 niveaux d'alerte correspondent aux 4 codes couleurs "vigilance météo". Vert en veille saisonnière, jaune en avertissement chaleur, orange en alerte canicule, rouge en mobilisation maximale.

Cet outil de gestion interne permet :

  • d'anticiper les conséquences d'un risque qui a été identifié,
  • d'améliorer la réactivité en cas d'alerte,
  • de réfléchir aux dispositions à prévoir pour adapter au mieux son organisation et préserver ainsi de façon optimale le bien être et la santé des résidents.